La maison boulevard du Maréchal Juin

Un lieu de quarantaine et d’accueil d’urgence avait été prévu par l’association au tout début du confinement. Des professionnels s’étaient alors portés volontaires en cas de besoin pour se relayer auprès des éventuels malades. Mais cela ne s’est pas passé tout à fait comme prévu...

 

Le SAPMF (Service d’Adaptation Progressive en Milieu Familial) accompagne des enfants et adolescents placés en raison d’un danger identifié, mais qui continuent à vivre dans leur famille, avec le soutien et sous la vigilance de l’équipe éducative. En temps normal, des accueils ponctuels peuvent être proposés lorsqu’il y a besoin de séparation. Pendant le confinement, la tâche s’est révélée particulièrement ardue.

Malgré le maintien permanent, à distance, des liens entre l’équipe du SAPMF et les familles, le confinement a accentué les difficultés et les tensions dans certains foyers, nécessitant parfois d’intervenir à domicile et d’organiser des accueils d’urgence, notamment pour des enfants très jeunes. Des solutions ont pu être trouvées chaque fois que nécessaire, grâce à l’implication sans faille des professionnels du service et à la mobilisation d’accueillants éducatifs et familiaux.

Boulevard du Marechal Juin, dès la fin du mois de mars, tout était prêt pour accueillir les éventuels enfants contaminés. Une liste de professionnels mobilisables, tous services confondus, était établie pour assurer le cas échéant le quotidien de la maison : en tout une vingtaine de volontaires avaient répondu présents.

Un surveillant de nuit avait également été embauché pour venir en soutien. Par chance, aucun cas de COVID-19 n’est à recenser parmi les enfants mais le 30 avril, une situation critique requiert un hébergement d’urgence.

Dans une famille accompagnée par le SAPMF, les enfants doivent quitter provisoirement le domicile parental. Les professionnels vont alors pouvoir utiliser le dispositif et la maison boulevard du Maréchal Juin pour héberger cette fratrie de 4 enfants, âgés de 2 à 9 ans. Une grande partie des volontaires de la première heure répondent présents : du SAPMF en premier lieu, mais aussi du CPFS, de Tremplin et de l’AEMF.

Des professionnels supplémentaires sont embauchés. Un planning est établi et des moyens logistiques sont mis en place, pour trouver meubles, matelas et jouets. Le CEF s’organise pour fournir des repas, qui s’ajoutent à ceux que confectionnent et apportent des salariés solidaires : des éducateurs et cadres de services, une assistante familiale, une gestionnaire du service des ressources humaines...

C’est un grand chamboulement pour ces 4 jeunes enfants privés de leurs repères pendant une dizaine de jours. Mais ils ont pu être accueillis rapidement, rester ensemble, et même recevoir, dans cette villa d’accueil « spécial confinement », la visite de leurs parents.