La Sauvegarde 26 pendant le confinement
Comme tout le pays, la Sauvegarde 26 a dû faire face à la crise sanitaire de la COVID-19 et s’organiser pour assurer la poursuite de ses missions auprès des 1 273 personnes qui lui étaient confiées en mars 2020 : 191 jeunes et adultes placés, 1 082 en milieu ouvert.
Des ajustements immédiats ont tout de suite été mis en place suite aux annonces de mesures de confinement par le Président de la République le 17 mars 2020. Outre le télétravail pour une partie du personnel et la mise en arrêt maladie des salariés « vulnérables », la Sauvegarde a dû suspendre certaines de ses activités comme l’accueil de jour éducatif (Tremplin), la présence de rue en Prévention Spécialisée, les chantiers éducatifs, ainsi que les visites à domicile (sauf en cas d’absolue nécessité), et les enquêtes à destination des Juges. L’association a ainsi pu renforcer les établissements d’hébergement (maisons d’enfants à caractère social) grâce aux renforts internes. Dans les familles suivies à leur domicile par les équipes d’accompagnement éducatif en milieu ouvert (AEMO), les situations les plus à risque ont été identifiées (115 situations sur 1200), en lien avec l’Aide Sociale à l’Enfance et les Juges des enfants. Un lieu de confinement pour des mineurs malades (7 lits) a également été préparé, et des professionnels volontaires se sont constitués en réserve. Enfin, beaucoup d’énergie a été consacrée à la recherche de matériel sanitaire à destination des professionnels dans un contexte de pénurie (masques, gants, vêtements de protection, gel hydroalcoolique).
Cette période particulière a fait naître de nouvelles activités, notamment une permanence d’écoute téléphonique portée par les médiateurs familiaux du service AEMF et mise en place en lien avec la CAF. Les équipes de l’association ont également exploré de nouvelles modalités de travail social et éducatif, comme la création d’une page Facebook par des éducatrices techniques d’AEMO pour soutenir les parents durant le confinement, mais également la création d’un compte Instagram par les éducateurs de Prévention Spécialisée du Crestois, qui compte 150 « followers » et a permis d’identifier une situation de maltraitance ayant abouti à son signalement. Pour venir en soutien de familles isolées en grande précarité, une recherche d’aide alimentaire et une solidarité de proximité ont été organisées. Le dépôt dans les boîtes à lettres de supports d’activités personnalisés à destination des enfants pour poursuivre les groupes de paroles malgré la distanciation (« colissim’émotions » des éducateurs d’AEMO) et la création par les psychologues de supports thérapeutiques utilisables à distance ont également été des adaptations majeures durant cette période.
L’association a parallèlement bénéficié de solidarités externes, de personne et d’entreprises locales. Comme par exemple l’ouverture de la cours de l’école Léo Lagrange aux enfants de la Villa Arc-en-ciel, l’intervention de deux enseignants sportive auprès des enfants, la livraison de repas par les restaurants Sassoun et Sushi Me de Valence, les dons de chocolats de Valrhôna et Jeff de Bruges, ou encore les dons d’ordinateurs par MégaO (8 ordinateurs portables) et la plateforme nationale «un ordinateur pour chaque enfant» (43 ordinateurs fixes).
Elle a également contribué à l’action des fédérations au niveau national par ses remontées d’informations à la CNAPE et à l’UNIOPSS. Elle a pu notamment participer aux propositions faites au Secrétariat d’État à la Protection de l’enfance en réalisant une note à l’attention de deux sénateurs de la Drôme, Marie-Pierre Monier et Bernard Buis.
Les différents services de l’association ont redoublé d’efforts au moment du déconfinement pour répondre aux enjeux qui se présentaient : l’émergence de problématiques (violences intrafamiliales notamment) dissimulées pendant la durée du confinement, la nécessité de restaurer le sens du placement pour les enfants placés confinés avec leurs parents, la recrudescence potentielle des cas de contamination , ou le renouvellement des équipements de protection sanitaire.
Pour faire face aux bouleversements engendrés dans les familles, les médiateurs familiaux de la Sauvegarde ont mis en place des permanences d’écoute téléphonique les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 9h à 12h au 04 75 82 19 04 ou par mail : aemf@sauvegarde26.org.